Toute l’actualité du secteur de l’assurance – assurance dommage, assurance vie, assurance cyber, assurance récolte, réglementation – et de ses acteurs qu’ils soient capitalistes (Axa, Allianz, Generali) ou mutualistes (Covea, MAIF, MACIF, Aéma, Groupama, AG2R). Nos analyses des dynamiques à l’œuvre dans l’industrie assurantielle.
Thomas Buberl, le directeur général d’Axa, juge «difficile à accepter» la confusion réglementaire sur le paiement des dividendes. «Nous avons les mêmes standards de capital et pourtant il y a plusieurs applications très différentes entre les différents superviseurs», déclare le dirigeant de l’assureur au Financial Times. L’Eiopa, l’autorité européenne du secteur, a demandé jeudi dernier aux assureurs de suspendre leur dividende 2019. En France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a soutenu cette proposition, mais pas son homologue outre-Rhin, la BaFin - le groupe allemand Allianz a donc confirmé sa politique de distribution.
Le conseil d’administration de CNP Assurances, réuni mardi, a décidé de retirer l’objectif de croissance du résultat net part du groupe pour 2020 communiqué le 20 février dernier, «compte tenu des nombreuses incertitudes liées à l’ampleur et à la durée de la crise du coronavirus ainsi qu’à leurs impacts négatifs potentiels» sur le groupe, précise-t-il dans un communiqué. Néanmoins, cette crise ne devrait pas «affecter profondément la solidité financière de CNP Assurances». L’entreprise communiquera davantage sur l’évolution de sa situation le 15 mai prochain, lors de la publication des indicateurs de résultat du premier trimestre 2020.
Anne-Marie Jolys-Bris, directrice exécutive pôle Assurances chez BM&A, un spécialiste de l'audit et du conseil, estime que la crise liée au Covid-19 accentue la situation déjà fragile des assureurs, notamment des assureurs-vie.
Thomas Buberl, le directeur général d’Axa, juge «difficile à accepter» la confusion réglementaire sur le paiement des dividendes. «Nous avons les mêmes standards de capital et pourtant il y a plusieurs applications très différentes entre les différentes superviseurs», déclare le dirigeant du premier groupe français d’assurance, dans un entretien au Financial Times publié ce mardi.
L’assureur américain Allstate a indiqué lundi qu’il allait restituer à ses clients l'équivalent de 600 millions de dollars de primes à ses clients, en raison de la chute du nombre de sinistres automobiles. Le groupe appliquera une ristourne de 15% sur les primes mensuelles d’assurance auto d’avril et de mai. La compagnie a constaté une baisse de 35% à 50% de la circulation automobile suivant les Etats outre-Atlantique, avec peu de différence entre ceux qui appliquent des mesures de confinement et les autres. En France, la Maif a annoncé début avril qu’elle rendrait 100 millions d’euros de primes à ses sociétaires.
L’assureur américain Allstate a indiqué lundi qu’il allait restituer à ses clients l'équivalent de 600 millions de dollars de primes à ses clients, en raison de la chute du nombre de sinistres automobiles. Le groupe appliquera une ristourne de 15% sur les primes mensuelles d’assurance auto d’avril et de mai.
Anne-Marie Jolys-Bris, directrice exécutive pôle Assurances chez BM&A, un spécialiste de l'audit et du conseil, estime que la crise liée au Covid-19 accentue la situation déjà fragile des assureurs, notamment des assureurs-vie.
Thomas Buberl, le dirigeant du leader mondial de l’assurance, propose, dans un entretien au Journal du Dimanche, de créer une police d’assurance spéciale pandémie. «Axa est prêt à prendre l’initiative pour travailler avec l’État français et d’autres États européens afin de créer un régime d’assurance pandémie permettant de couvrir ces catastrophes sanitaires inspiré de celui qui existe déjà pour les catastrophes naturelles. Il pourrait appartenir à 50% à l’État et à 50% à un pool d’assureurs privés», précise-t-il. En situation de crise, «les assureurs paieraient jusqu’à deux à trois fois le montant des primes, l’État prenant le relais au-delà», poursuit-il, indiquant dans ce même entretien que «au total, Axa a décidé de mobiliser 200 millions d’euros dans plusieurs pays» face à la crise sanitaire
Malgré la demande du régulateur européen de l'assurance, Allianz maintient sa politique de distribution avec la bénédiction de la BaFin. Axa réserve sa décision.
Axa a annoncé cet après-midi le report de son assemblée générale annuelle du 30 avril au 30 juin, « en vue de favoriser le dialogue avec les autorités européenne, française et étrangères du secteur de l’assurance ». En France, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a repris à son compte ce vendredi l’appel de l’Eiopa, le régulateur européen des assureurs, à suspendre les dividendes. Pour autant, Axa ne renonce pas à ce stade à rémunérer ses actionnaires au titre de 2019. « L’ordre du jour ainsi que les projets de résolutions soumis au vote des actionnaires », sont « inchangés depuis leur publication le 20 mars 2020 », précise le communiqué du premier groupe d’assurance français.
Les cours de Bourse des assureurs chutait ce vendredi matin, après que l’Autorité européenne des assureurs (Eiopa) a exhorté les compagnies à suspendre leurs dividendes et rachats d’action en raison de la crise sanitaire. A la mi-journée, les néerlandais Aegon et NN Group perdaient respectivement 9,8% et 6,4%. Axa reculait de 4,5%, tandis que CNP Assurances abandonnait 7,2%, alors que le groupe français est l’un des rares à avoir déjà annoncé l’annulation de son dividende. Les compagnies britanniques, qui doivent aussi respecter les recommandations de l’Eiopa pendant la période de transition du Brexit, souffrent elles aussi en Bourse. Aviva et Prudential étaient en repli de 5,7% et 6,5% à mi-séance.
Le réassureur suisse Swiss Re maintient sa proposition d’un dividende de 5,90 francs au titre de 2019, en hausse de 5% sur un an, a déclaré ce vendredi un porte-parole du groupe suisse. La Finma, la régulateur financier de la Confédération helvétique, a appelé les entreprises sous sa supervision à la prudence dans leur politique de distribution de bénéfices, dans le contexte de crise sanitaire. Pour le moment sans grand succès : le banques UBS et EFG International ont elles aussi confirmé leur dividende.
Axa est la dernière entreprise financière européenne à dire qu’elle va rembourser certaines de ses obligations «CoCo», rassurant ainsi les investisseurs inquiets du fait que cette catégorie de créance puisse être particulièrement vulnérable pour les sociétés qui doivent conserver de l’argent. La crise économique liée à la pandémie de coronavirus a mis en lumière les obligations CoCo, qui sont les dettes les plus risquées que les banques puissent émettre. L’assureur français a indiqué mercredi qu’il rembourserait les 1,3 milliard d’euros d’obligations subordonnées émises le 16 avril 2010, tout comme l’ont déjà fait les banques ING et Swedbank ces dernières semaines.
L’assureur Maif va rendre un peu plus de 100 millions d’euros à ses 2,8 millions de sociétaires pour tenir compte de l’effondrement du nombre d’accidents automobiles, dans le contexte de confinement pour lutter contre le coronavirus. Cette enveloppe représente près d’une année de résultats, le groupe ayant dégagé un bénéfice net d’environ 127 millions d’euros en 2018. La majorité des salariés de la Maif sont au chômage partiel mais la société maintient les salaires à 100% sans avoir recours à l’aide d’Etat, pour un coût d’environ 15 millions d’euros.
A quelques exceptions près comme les français Coface et CNP Assurances, les compagnies européennes ont maintenu jusque-là leur politique de distribution des bénéfices.
Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance (FFA), a défendu le rôle de l’industrie dans une tribune publiée ce jeudi sur le site de l’organisation. Alors que les banques ont été appelées à jouer les pompiers du crédit pour soutenir une économie à l’arrêt, les assureurs ont été critiqués pour leur inertie, notamment par Bruno Le Maire, le ministre de l'économie.
L’assureur niortais Maif va rendre un peu plus de 100 millions d’euros à ses sociétaires pour tenir compte de l’effondrement du nombre d’accidents automobiles, dans le contexte de confinement pour lutter contre le coronavirus. Cette enveloppe représente près d’une année de résultats, le groupe ayant dégagé un bénéfice net d’environ 127 millions d’euros en 2018.