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Des atouts inégalés...pour le long terme (1/3)

Wealins, CNP Luxembourg, Lombard International Assurance, Baloise, ACA
Dans un contexte de hausse du rendement des placements sécurisés, les investisseurs privilégient une vision de court terme. Pourtant, l’assurance-vie conserve de nombreux attraits : sécurité, flexibilité, diversification... Passée la phase d’adaptation, les épargnants devraient revenir vers cette enveloppe de long terme.

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 -  @anilafom

La hausse brutale des taux d’intérêt et la transformation du paysage concurrentiel n’épargnent pas l’assurance-vie luxembourgeoise qui voit sa collecte se tasser après de belles années de croissance. Le niveau d’activité reste toutefois élevé avec une collecte brute de plus de 9 milliards d’euros au premier semestre 2023, selon les chiffres du Commissariat aux assurances.

« L’assurance-vie luxembourgeoise orientée vers les marchés étrangers se porte bien, assure Marc Lauer, vice-président de l’ACA. Nous avons enregistré ces dernières années plus de 20 milliards d’euros d’encaissements annuels, dont une large partie en unités de compte. En 2022, nous avons subi un recul de notre collecte brute par rapport à 2021 mais il faut savoir qu’au Luxembourg, il y a peu de primes récurrentes : chaque début d’année, les compagnies doivent réaliser leur chiffre d’affaires en partant de zéro. En outre, l’assurance-vie luxembourgeoise n’est pas un outil de prévoyance classique. C’est avant tout un véhicule de gestion financière pour les clients aisés avec une orientation de structuration patrimoniale. Or les marchés financiers ont traversé des périodes compliquées entre la crise du Covid, la guerre en Ukraine, l’inflation, la hausse des taux, etc. Ce contexte pénalise naturellement les assureurs luxembourgeois, comme d’autres acteurs. »

La clientèle fortunée - marché naturel de ce type d’enveloppe - est en effet particulièrement exposée aux actifs risqués, même si une petite partie des encours (de l’ordre de 16  % ) est placée en fonds en euros. Elle bénéficie aussi d’un accès à des catégories de placements très variés intégrant la Bourse mais également un vaste choix de produits non cotés (le capital-investissement, la dette privée, l’immobilier) qui ne subissent pas la volatilité des marchés financiers.

Autre élément clé : le retour sur le devant de la scène de produits très compétitifs tels que les comptes à terme, avec une promesse de rendement très alléchante (4 % à 5 % par an selon la durée d’immobilisation des capitaux). « La réapparition de solutions alternatives à l’assurance-vie avec des bénéfices significatifs à court terme a changé la donne sur les derniers mois, reconnaît David Liebmann, directeur commercial adjoint Europe chez Lombard International Assurance. On trouve dans le marché des solutions qui viennent se juxtaposer avec notre proposition de valeur. Donc nos clients s’interrogent sur le fait de structurer leur patrimoine dès maintenant au travers d’une enveloppe assurantielle ou bien de prendre des positions plus court-termistes. »
Une situation d’attente qui pénalise l’assurance-vie, véhicule d’investissement de long terme par définition. « Les investisseurs réfléchissent à la rentabilité en ce moment et les dépôts à terme constituent une proposition très rentable et peu risquée qui les satisfait, poursuit Maël Toledano, directeur commercial chez Wealins. Mais cela ne permet pas de régler les problématiques liées à la succession et à la transmission de patrimoine. De plus, vous subissez la fiscalité de plein fouet. » Un constat qui conduit cet acteur à se montrer confiant pour la suite. « Le mouvement devrait s’inverser lorsque les taux commenceront à baisser, anticipe Maël Toledano. Les épargnants reviendront alors naturellement vers des placements plus classiques. »

Les acteurs proposant des fonds en euros ne sont pas forcément mieux lotis car ces derniers n’affichent pas la même réactivité face à la hausse des taux d’intérêt que d’autres supports d’investissement (fonds obligataires, monétaires, épargne bancaire, etc.). « Le fonds en euros est un instrument qui permet d’offrir un support sécuritaire au sein de l’assurance-vie mais il présente un décalage en termes de rendement, de visibilité et d’attractivité par rapport aux solutions bancaires, commente Antonio Valente, head of sales de CNP Luxembourg. Le taux du fonds en euros est communiqué une fois par an en début d’année alors que les dépôts à terme révisent leurs taux chaque mois ou trimestre. » Mais cette fois encore, selon cet expert, il s’agit d’une situation transitoire, qui pourrait s’inverser. « Les gérants du fonds en euros souscrivent en ce moment de nouvelles émissions obligataires mieux rémunérées et, d’ici deux ou trois ans, la rémunération de ces fonds en bénéficiera, pointe Antonio Valente. Si l’on connaît en parallèle un apaisement du contexte économique, les taux d’intérêt vont redescendre et les épargnants plébisciteront à nouveau l’assurance-vie ! »

Un autre facteur expliquant la diminution des encaissements réside dans l’attentisme ambiant, que l’on constate à de multiples niveaux. « En tant qu’assureur luxembourgeois, nous sommes souvent en bout de chaîne, c’est-à-dire que nous captons des actifs qui sont transformés : ce sont des ventes d’actifs immobiliers, de sociétés ou d’œuvres d’art, ce sont des donations, des successions, etc., rappelle Nicolas Palmitessa, country manager France de Baloise. Or, depuis fin 2022, nous avons assisté, avec la montée des taux et la guerre en Ukraine, à un ralentissement de cette transformation des actifs. C’est particulièrement notable du côté de l’immobilier où un grand nombre de vendeurs se sont mis en retrait. Mais le constat est aussi valable du côté des ventes de start-up ou des introductions en Bourse. Toutefois, la vie continue et certaines opérations commencent à se débloquer, d’autant que l’environnement de taux plus élevés entre progressivement dans les mœurs. »

Malgré un contexte défavorable, l’assurance-vie luxembourgeoise conserve de nombreux atouts que la clientèle française apprécie particulièrement. Historiquement, les épargnants fortunés ont vu au Grand-Duché un havre de sécurité. « Notre système prévoit des garanties sur des investissements et des provisions techniques de nos clients, même en priorité devant le Trésor public, la Sécurité sociale : les assurés bénéficient d’un super-privilège qui est hors pair par rapport à ce qui se pratique ailleurs en Europe », estime Marc Lauer. En effet, en cas de défaillance de la compagnie d’assurances, les clients sont des créanciers de premier rang. Le Luxembourg apporte en outre son fameux triangle de sécurité, qui repose sur la distinction qui est faite entre le patrimoine propre de la compagnie et le patrimoine représentatif des provisions techniques, c’est-à-dire des engagements vis-à-vis de la clientèle. En pratique, ce triangle de sécurité est matérialisé par une convention tripartite de dépôt des fonds entre la compagnie d’assurances, la banque dépositaire et l’autorité de contrôle des assurances au Luxembourg (voir l’infographie page 5). Le régulateur veille ainsi à la bonne ségrégation des actifs des clients, déposés auprès d’une banque dépositaire, de ceux de l’assureur. Cette structuration conduit notamment les Français à plébisciter l’assurance-vie luxembourgeoise pendant les périodes de crise.

Mais les acteurs locaux veulent désormais mettre en avant d’autres qualités et notamment leur savoir-faire ! Tout en reconnaissant le rôle joué par la place luxembourgeoise dans le succès de l’offre d’assurance-vie. « La place en elle-même, sa fiabilité et sa sécurité lui donnent une position que les autres juridictions n’ont pas, fait valoir Nicolas Palmitessa. Nous voyons d’ailleurs arriver sur le marché français d’autres juridictions mais nous avons une carte à jouer : celle d’un pays qui nous donne la possibilité de travailler dans de bonnes conditions, grâce à sa stabilité politique et fiscale et grâce à son rôle favorable en matière de réglementation des fonds. »

Ainsi, David Liebmann souligne l’agilité de l’assurance-vie luxembourgeoise, permettant de répondre à de nombreux besoins des clients. « Ces derniers évoluent : on peut nous demander d’accéder à différentes classes d’actifs, de référencer rapidement un produit. Notre rôle est alors celui d’un homologateur capable d’apprécier le risque relatif à ce produit, de savoir s’il est conforme à la réglementation liée à l’univers d’investissement au Luxembourg, mais aussi aux critères et contraintes relatifs à chacun des marchés dans lesquels nous opérons, de savoir si c’est en adéquation avec le profil de risque du souscripteur et, bien sûr, d’apporter une réponse rapide, détaille-t-il. L’un des avantages de l’assurance-vie luxembourgeoise par rapport à de l’assurance-vie française, c’est de pouvoir, très rapidement, procéder à la transaction (en gestion discrétionnaire ou conseillée) ou bien d’intégrer un nouvel actif pour que le client bénéficie d’une exposition cohérente avec ses besoins et son profil. Notre politique de référencement nous rend plus agiles. »

Dans la même veine, le contrat luxembourgeois offre une grande souplesse de gestion. « C’est ce que viennent chercher les clients en priorité, atteste Maël Toledano. Ils peuvent aller sur des typologies d’actifs qui ne sont pas éligibles en France et avoir une diversité d’investissements bien plus importante que dans leurs contrats locaux. Ainsi, nous pouvons réaliser des placements en multi-devises, proposer des actifs cotés comme non cotés, à l’international, etc. En France, vous avez une liste d’actifs définis et si vous souhaitez investir dans un support qui n’est pas dans cette liste, il faut demander l’autorisation à l’assureur. Cela requiert un montant minimum à placer et un délai non négligeable. Sur des actifs volatils, cela peut être pénalisant. » Un point de vue partagé par Antonio Valente, qui met en avant la grande diversification permise par l’enveloppe. « L’assurance-vie luxembourgeoise, c’est comme un véhicule, explique-t-il. Nous avons un châssis qui est celui du pays de résidence du souscripteur. En son sein, il y a des moteurs qui donnent la puissance de la voiture. Or ces moteurs sont donnés par la souplesse du Luxembourg et par le savoir-faire des compagnies d’assurances. »

Au-delà de la qualité de la gestion financière, le contrat luxembourgeois comporte aussi des spécificités attrayantes pour les clients internationaux. Déjà, « lorsque nous allons en France, nous émettons des contrats en conformité avec le droit français ; en Italie, des contrats conformes au droit italien, etc. C’est important car cela rassure le client qui se trouve ainsi dans un environnement légal qu’il connaît bien », précise Marc Lauer. Et d’ajouter : « L’offre luxembourgeoise en matière d’assurance-vie est ainsi complémentaire de l’offre française ou italienne. » Surtout, les contrats peuvent s’adapter en fonction du pays de résidence du client. « La portabilité du produit est un élément qui est devenu primordial depuis cinq ou six ans car de plus en plus de clients se délocalisent, constate Maël Toledano. Prenons l’exemple d’un client résident fiscal français qui s’installe au Portugal : nous rendons son contrat conforme au droit portugais, selon ses dernières modalités. Il continue ainsi de bénéficier de tous les avantages de l’assurance-vie et ses bénéficiaires profitent de la souplesse successorale du contrat d’assurance-vie. Et si ce même client a besoin de se délocaliser dans un autre pays, nous sommes capables d’adapter le produit et de le rendre conforme à son nouveau pays de résidence, que ce soit en matière d’actifs sous-jacents ou de structuration patrimoniale. » Ce qui ramène à la place du Luxembourg, puisque cette dernière dispose d’un positionnement très spécifique, marqué par le multilinguisme et le multiculturalisme. « L’assurance transfrontalière, c’est une tradition luxembourgeoise depuis 30 ans. C’est une expertise spécifique qui est liée à la taille de notre marché domestique et qui est unique en Europe », souligne Marc Lauer.

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