Chaque semaine, les analyses et prévisions des économistes et gestionnaires d'actifs interrogés par L'Agefi sur les taux, changes, actions, crédit et allocation d'actifs.
Syndicaliste et policier chevronné, Philippe Sebag est fortement impliqué dans le développement de l'investissement socialement responsable à l’Ircantec, l’Erafp et la Préfon.
Pour asseoir la solidité dont elle estime avoir fait preuve depuis sa naissance en 1854, la mutuelle Les Ménages Prévoyants est aujourd'hui à la recherche de nouveaux produits ISR dans lesquels investir et de mutuelles à absorber.
Depuis la création du fonds éthique Proclero, Pascal-André Dumont, prêtre de la communauté de Saint Martin, réfléchit à la finalité des investissements à la lumière des enseignements de l’Église. Président du comité de pilotage de Proclero, le prêtre est aussi associé aux travaux du Vatican sur la finance responsable.
Entité de Groupama dédiée aux investissements immobiliers directs du groupe, Groupama Immobilier poursuit sa stratégie de diversification géographique et de typologie d’actifs entamée en 2015.
Philippe Sebag, fonctionnaire de police, est aussi administrateur à la Préfon, l’Ircantec et l’Erafp en tant que représentant de la CFE-CGC. Avec les autres syndicats, il se félicite d'avoir été à l'origine de la mise en place de l'ISR dans la gestion financière de ces régimes. Il prendra la présidence de la Préfon en janvier prochain.
Le groupe familial, qui applique une gestion à long terme sur ses portefeuilles assurantiels, compte structurer son approche sur les actifs alternatifs et aller plus loin en matière d’investissement responsable.
L'association a délaissé ses fonds monétaires et obligataires en 2017 pour se tourner vers des produits à capital garanti. Dans ce cadre, elle actuellement en veille sur les produits structurés de taux.
L'association diocésaine de Paris va investir son surplus de liquidités dans des fonds non cotés afin de garantir une rémunération régulière à ses paroisses. Elle sera attentive aux aspects Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) des fonds sélectionnés.
L'Union Nationale des Mutualités Socialistes (177 millions d'euros d'encours) a récemment autorisé ses trois gestionnaires d'actifs à investir dans des fonds actions, pour un maximum de 7,5% de ses encours.
La fondation Velux, créée par l'inventeur de la fenêtre de toit, a été une des premières institutions suisses à se convertir à l'investissement responsable. Elle continue aujourd'hui de faire évoluer ses critères ESG, remettant parfois en cause ses partenaires de gestion.
Pour Bruno Cousin, l’entreprise est avant tout un terrain de jeu propice à la création et la modernisation. Le Diocèse de Paris, dont il est devenu directeur financier en septembre dernier, ne fait pas exception.
L'Agence spatiale européenne gère un fonds de pension de 700 millions d'euros. L'équipe financière, installée au siège de l'institution dans le septième arrondissement de Paris, travaille avec des conseillers externes pour sélectionner les gérants.
Harmonie Mutuelle, qui soutient déjà les start-up santé innovantes, veut accélérer et consacrer une part importante de ses actifs dans le financement de l'économie réelle.
La politique d’investissement adoptée en 2018 par La Mutuelle Générale permet d'aller chercher plus d'illiquidité. L’institution, qui travaille majoritairement en fonds dédiés et mandats depuis l'entrée en vigueur de Solvabilité 2, recommence dans ce cadre à investir dans des fonds ouverts, notamment sur l'immobilier et le private equity.
Isabelle Dréno a construit toute sa carrière. Au sens premier : chacun des postes qu'elle a occupé n’existaient pas avant son arrivée. Jusque dans le groupe VYV dont elle est la directrice Finances et Risques.
Président de l'association France Horizon (dont Instit Invest a publié la gouvernance le 26 avril), Hubert Valade a le parcours d'un homme de combats, toujours au service des plus démunis.
L’association spécialisée dans l’hébergement d’urgence ne manque pas de moyens, mais elle doit faire face, comme les autres, à la baisse des rendements.
Afi Esca envisage de céder cette année la gestion d'un mandat obligataire d'environ 1 milliard d'euros à Dôm Finance. Des rapprochements entre les équipes de gestion des deux sociétés-sœurs pourraient être envisagés.
L’assureur est particulièrement vigilant aux risques de marché, de taux et de spread. Il continue également sa politique de diversification de portefeuille.
La CARCDSF (Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes) gère un portefeuille de 3,5 milliards d’euros (au 28 février 2014). « Nos administrateurs sont entreprenants, affirme Jean-Pierre Thomas, directeur général de l’institution. Pour preuve, nous détenons une part importante d’actions (40%) couvrant principalement la zone euro (60%) et, dans une moindre mesure, l’international (40%). Cela est rendu possible grâce à notre passif long terme». Le portefeuille de la CARCDSF comprend également 45% d’obligations dont environ 10% de corporates. Cette poche se caractérise aussi par une forte diversification via notamment des convertibles qui représentent, grâce à l’investissement dans deux fonds dédiés gérés par CamGestion et Amundi, 25% des encours obligataires. « J’apprécie les obligations convertibles car ce type d’actifs est protecteur et offre de bons rendements », poursuit le directeur général de la CARCDSF, toujours attentif aux opportunités qui peuvent se présenter dans cette classe d’actifs. De plus, il y a deux ans, l’institution a intégré de la gestion diversifiée en portefeuille en créant, avec Oddo AM, un fonds dédié (200 millions d’euros d’encours à l’amorçage) qui s’autorise une exposition aux actions allant de 0% à 100%. L’institution investit également dans l’immobilier, à hauteur de 14% de ses encours, en privilégiant historiquement la « pierre » et en consacrant une part plus modeste au « papier » dans une logique de diversification. « Nos investissements dans la pierre ont connu une évolution, souligne Jean-Pierre Thomas. Nous avons recentré nos investissements sur la région parisienne sur les 20 dernières années principalement pour un meilleur suivi du patrimoine. Nous avons beaucoup travaillé via la VEFA (vente en l'état futur d’achèvement) ». Priorité aux logements dans l’immobilier La démarche de la CARCDSF est assez atypique dans l’immobilier puisqu’en majorité, son patrimoine est investi dans des logements. L’institution est présente dans l’'immobilier de bureaux uniquement via des titres « papier », une façon pour elle de couvrir l’espace européen. La CARCDSF consacre une part importante de son portefeuille immobilier aux logements, car elle estime que ce type de placement est plus adapté que l’immobilier de bureaux à sa taille relativement modeste. « Les bureaux sont plus lourds à gérer, confirme Jean-Pierre Thomas. Pour gérer le logement, il faut un important suivi quotidien mais il présente l’avantage d’avoir un turn over plus élevé. Nous vendons et achetons ce qui permet d’avoir un patrimoine moderne. Ainsi, nous ne risquons pas de nous retrouver, à certaines périodes, avec un immeuble entier vide. Enfin, loger des gens, c’est une démarche cohérente pour une caisse de retraite ». La CARCDSF est positionnée sur de « beaux produits ». « Sur les dernières années, nous avons privilégié la copropriété, via l’acquisition de lots dans une construction, précise Jean-Pierre Thomas. Nous faisons tourner notre patrimoine, en réalisant régulièrement des achats et des ventes en vue de l’optimiser ». Son parc immobilier couvre la proche banlieue ouest de Paris (Neuilly, Saint-Cloud, Suresnes, etc.) mais aussi la capitale avec une présence dans de nombreux quartiers, comme celui de Bercy, de la Bastille ou encore de la grande bibliothèque. « Le but est de ne pas trop s'éloigner de la Caisse pour pouvoir se rendre sur place facilement et suivre ainsi de près la gestion des logements », ajoute le directeur général. Les placements immobiliers dans la pierre sont gérés par une équipe de 6 personnes dirigée par Didier Mauvieux, tandis que ceux réalisés dans l’immobilier papier s’effectuent via un fonds dédié géré par BNP Paribas IP. L’essentiel du portefeuille de la CARCDSF est d’ailleurs géré via des fonds dédiés. En gestion obligataire, il compte notamment 4 principaux fonds dédiés : deux fonds inflation long terme gérés par Allianz Global Investors et CPR AM, et deux fonds inflation moyen terme gérés par la Banque Postale AM et Natixis AM. La CARCDSF a en effet fait le choix en 2011 d’opter pour deux fonds dans chaque catégorie afin de pouvoir suivre la gestion en les comparant entre eux. Dans la poche actions, on dénombre 4 principaux fonds dédiés gérés par BNP Paribas IP, HSBC, CPR AM et Amundi. « Les fonds actions ont été rééquilibrés en 2011, indique Jean-Pierre Thomas. Nous avons réduit le nombre de lignes dans nos fonds satellites en supprimant les plus petits investissements ayant peu de poids dans le portefeuille mais alourdissant la gestion. Nous voulons avoir de préférence des portefeuilles facilement contrôlables. Nous essayons donc de ne pas trop nous éparpiller et, en même temps, d’adapter notre portefeuille à l'évolution des marchés financiers. » Enfin, toujours dans la partie gestion déléguée, en plus du fonds diversifié géré avec l’aide d’Oddo AM, la CARCDSF a créé en 2011 un fonds diversifié, plus petit et tactique, géré par Indép’AM. Quelques fonds ouverts L’institution investit le reste de ses encours soit 25% du total, dans des fonds ouverts en actions et en obligations. « Par exemple, nous sommes investis dans un fonds d’obligations d’entreprises européennes gérés par Sycomore AM, dans un fonds d’emprunts d’Etat et crédit internationaux géré par Lazard Frères Gestion, dans des EMTN, ou encore dans un fonds de dettes mezzanines géré par CM CIC AM, précise Jean-Pierre Thomas. Ce type de petites lignes vise à doper la poche obligataire ». En actions, la CARCDSF investit notamment dans le fonds Synergie Small Cap géré par Sycomore AM tandis que, dans le non coté, elle est présente de manière diversifiée dans des OPCI, avec des montants de l’ordre de 10 à 20 millions d’euros. Concernant le suivi de la gestion, Jean-Pierre Thomas est épaulé par Patrice Ronceret, agent comptable, avec lequel il étudie la stratégie d’investissement. Une commission des placements de fonds se réunit environ 5 à 6 fois par an. Elle comprend une fois sur deux les gérants des sociétés de gestion externes. Quels sont ses projets d’investissement ? « Les actions sont porteuses d’après le consensus mais nous sommes tributaires des quotas imposés par la réglementation. Or, nous sommes aujourd’hui déjà investis au maximum », indique Jean-Pierre Thomas. Les questions qui se posent à lui aujourd’hui sont les suivantes : est-ce que l’on prend quelques bénéfices ? Et, dans ce cas, dans quel domaine on les réinvestit ? Dans la gestion obligataire, en dehors des OC, la dette corporate est aussi regardée par l’institution. « Par ailleurs, nous avons été approchés pour financer des prêts à des entreprises, annonce Jean-Pierre Thomas. Ce serait une démarche nouvelle pour nous. Par conséquent, nous avons besoin de mener une réflexion à ce sujet. » L’institution est également attentive aux opportunités qui peuvent se présenter dans l’immobilier. « Etant donné que nous n’avons pas beaucoup de bureaux et de commerces en direct, nous réalisons, dans une logique de diversification, quelques investissements dans ces types d’actifs en France et en Europe au travers de SCPI », indique Jean-Pierre Thomas. Rappelons que la CARCDSF a déjà investi, de manière ponctuelle et marginale, dans des Carrefour Market ou des concessions du groupe Peugeot. « De manière générale, nous essayons d’avoir du bon sens et d'être pragmatique, insiste le directeur général. Nous ne faisons pas dans l’exotisme. Nous gérons des encours qui appartiennent à des adhérents. Par conséquent, nous n’investissons pas dans une classe d’actifs ou dans un fonds quand nous ne comprenons pas son fonctionnement. Tout doit être compréhensible par les administrateurs qui sont des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes. Or, la finance, ce n’est pas leur métier ! ». Pour cela, la CARCDSF organise, de temps en temps, avec l’aide de partenaires (Oddo AM, Allianz GI, Sycomore AM...), de petites formations à destination de ses administrateurs sur différentes thématiques pouvant aller du fonctionnement d’une obligation à l’explication d’un point de la réglementation.