Nos articles d’actualité et d’analyse sur l’évolution des Bourses, sur les dynamiques à l’oeuvre sur les marchés actions et sur les principales opérations (augmentation de capital, émissions d’actions...).
Warren Buffett (photo) le répétera tant qu’il le faudra : jamais il ne scindera l’action de Berkshire Hathaway. Un prix trop bas attirerait les petits investisseurs, grégaires et court-termistes. Ce serait pourtant le moment d’y penser : le prix de l’action est tellement élevé, à plus de 420.000 dollars, que les ordinateurs du Nasdaq ne pourront bientôt plus l’afficher correctement. Une histoire de stockage puisque 32 bits de mémoire enregistrent le cours de Bourse à quatre décimales près, qui ne peut donc dépasser 2 à la puissance 32 – soit 429.496,7296. Qui aurait pu prévoir que le cours s’envolerait si haut, quand la deuxième action la plus onéreuse cote à 5.100 dollars ? Warren, sans doute, qui signe les cartes d’anniversaire avec le mot : « Puissiez-vous vivre jusqu’à ce que l’action Berkshire soit scindée. »
La Fédération mondiale des Bourses (WFE), qui regroupe également les chambres de compensation (CCP), a publié mercredi son rapport annuel sur les produits dérivés en 2020, et indique une augmentation de 40,4% des volumes de négociation de produits dérivés en 2020, plus de 3 fois supérieure à celle de 2019 (+11,4%), et supérieure à la poussée constatée lors de la crise financière de 2008. Cette progression est «attribuée à la nécessité de gérer les risques en raison des niveaux accrus d’incertitude et de volatilité produits par la pandémie de Covid-19».
Eurizon, la société de gestion du groupe bancaire italien Intesa Sanpaolo, a enregistré des souscriptions nettes de 1,1 milliard d’euros au premier trimestre 2021. Ses fonds ont notamment levé 2,62 milliards d’euros, dont 1,57 milliard sur les actions et 1,45 milliard sur les produits diversifiés. La contribution des pays européens a aussi été forte, avec une collecte nette de plus de 450 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année. Les encours ont augmenté à 354 milliards d’euros, soit une hausse de 1,2 % sur trois mois et de 13,4 % sur douze mois. Eurizon souligne que sa société chinoise, qu’elle détient à 49 %, a collecté plus de 10 milliards d’euros au premier trimestre. Elle a augmenté ses encours de 13 % depuis le début de l’année et de 30,7 % sur un an, à 116,2 milliards d’euros. Le bénéfice consolidé est ressorti à 160,8 millions d’euros, en augmentation de 60 % sur un an. Se félicitant de ces résultats, Saverio Perissinotto, l’administrateur délégué d’Eurizon, confirme que l’équipe d’Eurizon sera prochainement «enrichie» avec l’intégration des effectifs de Pramerica SGR, «avec lesquels nous avons pour objectif de devenir une seule entité grande et forte ».
Les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) publient un nouveau rapport («ESG Incorporation in Securitised Products: The Challenges Ahead») sur l’intégration des critères ESG dans les produits titrisés. En raison de la nature complexe du marché de la titrisation, la prise en compte des enjeux ESG dans les produits titrisés a pris du retard par rapport aux autres classes d’actifs obligataires. «Pour autant, les investisseurs témoignent d’un intérêt croissant pour les enjeux ESG dans les produits titrisés», observent les PRI, par souci de mesurer les impacts des investissements, de mieux gérer les risques et de suivre les évolutions réglementaires. Parmi les 2.000 signataires des PRI qui ont réalisé leur reporting annuel auprès de l’organisation, seul 215 disaient intégrer l’ESG dans leurs produits titrisés. Faute de cadre adapté, la plupart des investisseurs ajustent leur politique appliquée aux produits de dette aux produits titrisés. «Le filtrage négatif des valeurs et des titres reste l’approche ESG la plus largement adoptée pour les CLO («Collateralised Loan Obligations») européens labellisés ESG. Toutefois, la documentation juridique qui les accompagne n’est pas harmonisée; les processus d’évaluation des gestionnaires de CLO demeurent vagues; et, à ce stade, il existe peu de différences de prix par rapport à des produits obligataires traditionnels», expliquent les PRI. Surtout, le manque de données pour mener à bien une «due diligence» en matière ESG empêche de nombreux investisseurs d’intégrer systématiquement ces facteurs dans leur analyse des produits titrisés. En l’absence de cadre réglementaire sur le reporting de données, les PRI assurent qu’ils vont continuer à travailler avec les membres de ses ateliers réunissant investisseurs, banques, agences de notation de crédit, fournisseurs de données ESG, arrangeurs et notamment la «European Leveraged Finance Association».
Destinés aux actionnaires ayant conservé dix-huit mois les actions acquises lors de l’introduction en Bourse, ces titres seront attribués automatiquement le 25 mai prochain.
Le National Trust, une association à but non lucratif britannique dédiée à la conservation des monuments, vient d’investir 75 millions de livres (87 millions d’euros) dans le fonds Climate Global Credits, une nouvelle stratégie de Robeco. L’institutionnel a été accompagné par Cambridge Associates dans ses démarches de sélection de gérant. A fin 2020, le National Trust disposait de 1,3 milliard de livres sous gestion.
La Bourse de Taïwan a enregistré mercredi l’un de ses plus forts replis depuis l’assouplissement des limites de prix sur les actions en 2015. Après avoir chuté jusqu’à 8,6%, elle abandonne 4%. C’est sa plus forte baisse de mars 2020. Depuis lors, la Bourse de Taipei a regagné 100% stimulée par la forte progression du secteur des semi-conducteurs.
Une nouvelle plainte a été déposée par le ministère malaisien des finances auprès de 22 entités pour récupérer une partie des 23 milliards de dollars évaporés de son fonds souverain.
Les milliardaires Peter Thiel, Louis Bacon et Alan Howard font partie des soutiens de la nouvelle Bourse sur les cryptomonnaires gérée par Block.one, rapporte le Financial Times. Appelée Bullish Global, la nouvelle plate-forme a reçu plus de 10 milliards de dollars en numéraire et actifs digitaux avant son lancement plus tard dans l’année. Richard Li, Christian Angermayer, Michael Novogratz et Nomura ont aussi soutenu le nouveau groupe.
Ian Osborne, l’investisseur britannique à l’avant-garde de l’essor des Spac aux Etats-Unis, se tourne vers l’Europe avec le projet de lancer le plus gros Spac sur la technologie de la région, rapporte le Financial Times. Hedosophia, la société de gestion pilotée par Osborne, prévoit de lever 400 millions d’euros pour un Spac à Amsterdam. Il ciblera les licornes de la tech en Europe valorisées jusqu’à 5 milliards d’euros. Le véhicule devrait obtenir le soutien d’investisseurs comme Dan Loeb de Third Point. Goldman Sachs conseille l’opération et l’introduction en Bourse pourrait être annoncée dès mardi.
La Commission européenne (CE) a lancé, mardi 11 mai, une consultation publique en vue de la présentation d’une nouvelle stratégie visant à «garantir que les investisseurs de détail puissent tirer pleinement parti des marchés de capitaux», prévue pour le premier semestre de 2022. La consultation qui s’adresse en particulier aux organismes représentant les intérêts des consommateurs et investisseurs de détail ainsi qu’aux différentes parties prenantes du secteur de la finance, restera ouverte 12 semaines, jusqu’au 12 août 2021. La stratégie «couvrira une série d’initiatives conçues pour atteindre le niveau de protection, de confiance et d’assurance nécessaire aux investisseurs de détail», indique Bruxelles, qui regrette qu’«actuellement, le niveau de participation des investisseurs de détail aux marchés financiers dans l’UE reste faible par rapport aux normes internationales». La stratégie pourrait comprendre une évaluation des règles dans le domaine des incitations et des divulgations. Bruxelles réfléchit en outre à introduire une obligation pour les conseillers d’obtenir «un certificat qui prouve leur niveau de connaissances et de qualifications». Une révision de la catégorisation des investisseurs pourrait aussi être proposée, notamment du statut d’investisseur de détail par rapport à celui d’investisseur professionnel.