Nos articles d’actualité et d’analyse sur l'économie chinoise, son évolution, ses perspectives et son impact sur les principales institutions financières.
Les prix à la consommation ont accéléré à leur rythme le plus soutenu depuis juillet 2020 mais moins qu’anticipé par les économistes tandis que la hausse des prix à la production a atteint un plus bas de près d’un an et demi en juillet en Chine. L’inflation a atteint 2,7% le mois dernier, a annoncé mercredi le bureau des statistiques (NBS) alors que les économistes anticipaient une hausse de 2,9%. Ce chiffre reste inférieur à la cible du gouvernement pour cette année d’environ 3%. Les prix à la consommation ont été soutenus par la hausse des prix de la viande de porc. L’indice des prix à la production a progressé de 4,2% sur un an, après +6,1% en juin, affecté par le ralentissement dans le secteur de la construction. Ces données confirment la difficulté de la Chine à redémarrer son économie après de longs mois de confinement.
Les Etats-Unis sont le «principal instigateur de la crise ukrainienne», a estimé l’ambassadeur de Chine à Moscou dans une interview diffusée mercredi par l’agence Tass. Zhang Hanhui a accusé Washington d’avoir poussé la Russie dans ses derniers retranchements en favorisant l’expansion de l’Otan et en apportant son soutien à un rapprochement de l’Ukraine avec l’Union européenne, au détriment de Moscou. «Leur principal objectif est d'épuiser et de briser la Russie en faisant durer la guerre et les sanctions», a-t-il ajouté. Zhang Hanhui a également assuré que les relations entre Pékin et Moscou n’avaient jamais été aussi bonnes.
La société de gestion japonaise Sumitomo Mitsui DS Asset Management vient d’annoncer l’ouverture d’une filiale à Shanghaï. Dénommée Sumitomo Mitsui DS Private Fund Management (Shanghai), cette entité a été établie le juillet 27 avec un capital social de 60 millions de renminbis (8,73 millions d’euros). Sumitomo Mitsui DS AM a ouvert un bureau représentatif à Shanghaï en août 2005, afin de s’engager dans la recherche d’investissement dans cette région. La nouvelle filiale a été lancée pour offrir des services de gestion de portefeuilles et de marketing en Chine continentale. Elle vise également à obtenir l’autorisation pour exercer l’activité de gestion de fonds privés en Chine.
Plus d’une douzaine d’entreprises d’Etat chinoises se sont réunies cette semaine à Qinhuangdao, dans le nord de la province du Hebei, après avoir pris connaissance de la disparition de 200.000 tonnes de cuivre stockées sur place. Les entreprises détiennent une créance sur 300.000 tonnes de minerai d’une valeur de 740 millions de dollars (723 millions d’euros), Leurs pertes s'élève donc à environ 490 millions de dollars. Le négociant Huludao Risun Trading Co serait au centre de cet incident, selon Bloomberg.
La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, devrait se rendre cette semaine à Taïwan dans le cadre d’une tournée diplomatique en Asie. La visite serait une première depuis 1997, et dégraderait encore davantage les relations sino-américaines, déjà au plus bas. La Chine considère en effet que Taiwan est une province rebelle. Le projet de déplacement est perçu par Pékin comme un soutien des Etats Unis à l’indépendance de l’archipel. Le ministre des affaires étrangères chinois a ainsi averti que l’armée « ne resterait pas sans rien faire » si une visite avait lieu. Nancy Pelosi a refusé de confirmer sa venue sur l’île, mais des sources citées par CNN affirment qu’elle pourrait y débarquer dès le 2 août.
Le rallye de cinq jours sur le minerai de fer s’est arrêté, chutant de plus de 5% vendredi, autour de 113 dollars/tonne pour les contrats à terme à Singapour. Les traders ont été déçus par le manque de signaux en provenance de la Chine concernant son marché immobilier en grande difficulté. Les dirigeants ont parlé de «soutenir les gouvernements locaux pour améliorer les politiques immobilières», sans précision malgré des perspectives économiques négatives. Publié dimanche, l’indice PMI manufacturier chinois est redescendu à 49,0 en juillet contre 50,2 le mois précédent. Les analystes attendaient en moyenne une amélioration, à 50,4. L’un des principaux facteurs de cette rechute est la poursuite de la contraction de l’activité dans le pétrole, le charbon et la fonderie.
China Evergrande doit annoncer cette semaine un plan de restructuration qui déterminera son avenir et la façon dont Pékin prévoit de surmonter la crise du secteur immobilier. Avec plus de 300 milliards de dollars (294 milliards d’euros) de dettes, le groupe peine à rembourser ses fournisseurs et créanciers ainsi que les investisseurs en produits de gestion de patrimoine, après que Pékin a lancé des mesures visant à contrôler les niveaux d’endettement des promoteurs. En situation de défaut sur ses 22,7 milliards de dollars de dettes offshore, Evergrande avait annoncé en mars qu’elle dévoilerait fin juillet un projet préliminaire de restructuration. Ce plan sur la dette offshore doit servir de modèle à ses homologues en difficulté. Mais la proposition, notamment sur 19 milliards de dollars de remboursements en cash et en actions de deux filiales cotées, pourrait encore prendre du retard, selon certains créanciers étrangers ayant fait part de désaccords mineurs. Evergrande veut aussi formuler une proposition, si possible avec extension des durées de remboursement, concernant sa dette onshore.
Grève. La crise de liquidité qui touche le secteur immobilier chinois s’approfondit. Il est d’usage de vendre les appartements avant qu’ils ne soient terminés, ce qui permet aux constructeurs de disposer de ressources financières supplémentaires. Mais une part de plus en plus importante des acheteurs refuse désormais de continuer à payer des logements dont la valeur s’érode et qui font face à des retards importants – entre 2013 et 2020, seuls 60 % des chantiers immobiliers ont été terminés, un chiffre qui s’est dégradé depuis deux ans. Plus de 100 projets, dans plus de 50 villes, seraient concernés, selon China Real Estate Information Corp. La situation se complique pour les promoteurs, dont l’accès au crédit s’est durci depuis l’an dernier. Même les groupes jugés jusqu’ici à faible risque, comme Country Garden Holding, ont vu leurs cours chuter et les rendements sur leur dette s’envoler. Pour le moment, le secteur bancaire semble à l’abri : si les refus de payer concernent 58 milliards de dollars de prêts, ils ne représentent qu’une petite part des 9.200 milliards de dollars d’exposition à la dette immobilière des banques. La crise risque pourtant de s’aggraver si le prix des appartements continue de chuter et si d’autres emprunteurs se mettent en grève.
Cette année, la Chine pourrait se réinscrire dans un parcours de croissance plus vertueux, en ayant intégré le développement durable dans ses objectifs prioritaires.
Les Etats-Unis veulent mettre fin à leur «dépendance excessive» à l’égard des terres rares, des panneaux solaires et autres produits clés provenant de Chine, afin d’éviter que Pékin ne coupe ses approvisionnements comme elle l’a déjà fait avec d’autres pays, a déclaré la secrétaire au Trésor américaine. Arrivée à Séoul lundi, Janet Yellen a déclaré à Reuters, avant une visite de l’entreprise LG, qu’elle encourageait le renforcement des liens commerciaux avec la Corée du Sud et d’autres alliés de confiance afin d’améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement et d’éviter d’éventuelles manipulations géopolitiques. La secrétaire au Trésor va plaider en faveur d’une diversification des chaînes d’approvisionnement américaines, ce qui permettrait de lutter également contre l’inflation.
La Banque populaire de Chine (PBoC) a injecté, lundi pour la première fois depuis juin, des liquidités supplémentaires dans le système financier chinois alors qu’un boycott des paiements hypothécaires sur les constructions retardées affaiblit les promoteurs et qu’une nouvelle flambée de coronavirus ravive le sentiment de crise. Selon son communiqué, la PBoC a augmenté la taille de ses opérations quotidiennes de trésorerie à court terme, sous la forme d’opérations de prise en pension (reverse repo) à 7 jours, de 3 à 12 milliards de yuans (1,8 milliard de dollars). Soit une injection nette de 9 milliards de yuans, la première depuis le 30 juin. Le taux de «reverse repo» à 7 jours, bien qu’augmenté à 2,1% la semaine dernière, reste inférieur au taux de référence, ce qui limite l’intérêt de l’opération. La décision de la PBoC, qui ne souhaite plus trop assouplir sa politique monétaire, répondrait également à un besoin de liquidités ponctuel, afin de couvrir le paiement d’impôts des entreprises.
Les exportations chinoises ont progressé de 17,9% en rythme annuel en juin, la plus grosse progression en cinq mois, car les problèmes logistiques se sont atténués après la levée des restrictions covid-19. Pendant ce temps, les importations ont augmenté de seulement 1% selon les chiffres publiés mercredi par les douanes chinoises. L’excédent commercial de la Chine a atteint un niveau record de 97,9 milliards de dollars en juin, contre 50,1 milliards de dollars un an plus tôt, dépassant les prévisions de marché. L’excédent commercial avec les Etats-Unis s’est creusé à 41 milliards de dollars en juin, après 36,1 milliards en mai.
Les exportations chinoises ont progressé de 17,9% en rythme annuel en juin, la plus grosse progression en cinq mois, car les problèmes logistiques se sont atténués après la levée des restrictions covid-19. Pendant ce temps, les importations ont augmenté de seulement 1% selon les chiffres publiés mercredi par les douanes chinoises.
Défense. Dans une note publiée le 6 juillet, le Conseil d’analyse économique (CAE) dresse un état des lieux des relations commerciales entre l’Union européenne (UE) et la Chine. Le déficit commercial de l’UE vis-à-vis de la Chine a quasiment doublé en valeur depuis l’automne 2021 (voir le graphique). Les importations en provenance de Chine sont passées de 25 milliards d’euros par mois à la fin 2019 à plus de 40 milliards début 2022. Les mesures anti-dumping restent le principal outil de défense commerciale. Elles s’appliquent à près de 11 % des importations en provenance de Chine. Mais cet instrument reste insuffisant, notamment en raison de l’opacité des systèmes de subventions à l’industrie accordées par Pékin. La mise à l’arrêt des négociations de l’accord bilatéral d’investissement (Comprehensive Agreement on Investment ou CAI) et du processus de règlement des différends commerciaux de l’Organisation mondiale du commerce doivent inciter l’UE à compléter ses instruments de défense commerciale, estiment les experts. « L’Union européenne éprouve des difficultés à définir un agenda de coopération constructif et les tensions politiques, décuplées depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, renforcent encore la réflexion sur la sécurité des approvisionnements et la souveraineté énergétique », constate Sébastien Jean, professeur au Conservatoire national des arts et métiers et membre du CAE. Les exemples de l’Australie, et plus récemment de la Lituanie, montrent que Pékin sait utiliser l’arme commerciale à des fins politiques. Les auteurs recommandent donc un renforcement de la capacité d’action de l’UE, en créant par exemple un poste de vice-président de la Commission qui serait en charge des relations économiques extérieures.
La résurgence des cas de Covid en Chine fait craindre de nouveaux confinements en raison de la politique zéro-Covid menée par Pékin. Tout juste sorti d’un confinement de deux mois qui a durement touché l’économie chinoise, Shanghai est de nouveau en état d’alerte et cherche à isoler les infections survenues dans des karaokés illégaux. Jeudi, la ville a enregistré le plus grand nombre d’infections depuis fin mai. Shanghai a relancé ses tests de masse sur trois jours dans 10 districts et des parties de deux autres -- sur les 16 que compte le centre financier de la Chine. «Une résurgence d’Omicron n’est pas un problème dans la plupart des autres pays, mais cela reste un problème prédominant pour l'économie chinoise», selon les économistes de Nomura.
Soit 2 milliards d’euros, c’est le montant minimal que les sept participants devront verser au nouvel accord de liquidité mis en place entre la Banque populaire de Chine (PBoC) et la Banque des règlements internationaux. Le fonds marque une étape importante dans l’internationalisation du yuan, puisqu’il permet a la PBoC de répondre à un choc sur sa devise et d’offrir une ligne de liquidité en yuans aux autres participants.
Après le secteur manufacturier, l’activité dans les services a nettement accéléré en juin en Chine. L’indice PMI du secteur calculé par Caixin s’est établi le mois dernier à 54,5, contre 41,4 en mai, selon les données publiées mardi. L’activité rebondit fortement après trois mois de déclin pour progresser à son rythme le plus rapide en près d’un an, l’assouplissement des mesures sanitaires face au Covid ayant relancé la demande. Le sous-indice des nouvelles commandes a grimpé en juin à 52,4, soit un plus haut depuis le début de l’année, après 44,8 le mois précédent. L’indice composite, qui regroupe industrie et services, a progressé à 55,3 contre 42,2 en mai.