Le calme avant la tempête ? Les investisseurs font encore preuve d’une extrême prudence durant les premiers jours de septembre avec peu de mouvements très marqués. Une exception toutefois, les fonds d’actions européennes qui durant la semaine au 5 septembre enregistrent des flux nets positifs pour la première fois depuis 26 semaines, avec un montant il est vrai modeste de 0,3 milliard de dollars, selon l'étude hebdomadaire de Bank of America Merrill Lynch qui reprend des données du spécialiste de l'évolution des flux dans le monde EPFR Global. Autre mouvement peu fréquent, les fonds d’obligations notées catégorie d’investissement (IG) affichent des sorties d’un peu plus de 3 milliards de dollars, les plus élevées depuis décembre 2016.Si les actions européennes retrouvent un peu d’allant, c’est peut-être aussi parce que les fondamentaux reviennent sur le devant de la scène même si l’Italie constitue à l'évidence le principal sujet de préoccupation pour les investisseurs en cette période de rentrée, notamment le budget italien. Mais de nombreux gérants, à l’instar de Julien Bonnin et Charles Haddad, gérants actions chez BFT IM, estiment que «les actions européennes restent une cible à privilégier». En effet, la croissance allemande est revenue au-dessus de 2% en rythme annuel et les quelques craintes au sujet de la croissance européenne peuvent ainsi être relativisées, d’autant plus que la croissance en Espagne a été au rendez-vous, selon les deux gérants de BFT IM. Cela dit, selon les analystes de BofA Merrill Lynch, qui titrent leur dernière synthèse «Anatomy of a Crisis», l’attentisme général qui prévaut depuis quelque temps s’accompagne de quelques mouvements rares mais inquiétants, comme celui sur le crédit évoqué plus haut. Les obligations IG américaines notées BBB affichent ainsi une perte annualisée de 3,2%, la deuxième plus médiocre performance depuis 1988, relèvent-ils. En outre, les actions internationales hors valeurs technologiques américaines accusent une baisse de plus de 6% depuis le début de l’année. Autre évolution inquiétante, on observe que, sur un univers de 1.1150 actions émergentes, 809 actions affichent une baisse de plus de 20% par rapport à leurs plus hauts niveaux. Une baisse dont l’ampleur caractérise habituellement un marché baissier.Ces évolutions peuvent sans doute expliquer, au moins en partie, la prudence actuelle des investisseurs qui se traduit par des flux très modestes dans une bonne partie des classes d’actifs. Les fonds d’actions américaines ont ainsi attiré des entrées nettes de seulement 0,1 milliard de dollars, un montant dérisoire par rapport par rapport aux encours de la classe d’actifs. Les fonds d’actions japonaises ont enregistré des sorties nettes de 0,7 milliard de dollars tandis que les fonds d’actions émergentes ont encore limité les flux sortants à 0,2 milliard de dollars. Au total, toutes zones géographiques confondues, les fonds d’actions bouclent la semaine sur des sorties nettes de seulement 0,2 milliard de dollars.Même retenue du côté obligataire. Les fonds d’obligations dans leur ensemble ont subi des sorties nettes de 1,9 milliard de dollars, là aussi peu significatives au regard des encours. Les fonds de dette high yield et les fonds de dette émergente ont affiché des sorties nettes de respectivement 0,8 milliard et 0,6 milliard de dollars. Les fonds d’obligations indexées sur l’inflation (TIPS) ont attiré 0,5 milliard de dollars tandis que les fonds de métaux précieux affichaient une sixième semaine de sorties nettes, pour un montant de 0,8 milliard de dollars.