Les assureurs suisses envient le mouvement français de standardisation des pratiques en matière d’investissement durable. C’est en tout cas ce qu’a laissé transparaître Patrick Raaflaub, membre du comité directeur de l’Association suisse d’assurances (ASA), lors de la conférence de presse annuelle de l’assurance où il a exprimé que «des normes, des définitions et des directives communes seraient fort utiles», rapporte le quotidien suisse Le Temps. Le responsable regrette en effet la grande diversité des définitions et critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Jusqu’ici les organismes et associations s’appuient sur leurs propres modèles. «L’application de telles stratégies s’en trouve compliquée et mobilise plus de ressources», dénonce Patrick Raaflaub. Ce dernier estime que «les dispositions réglementaires créeront une certaine dynamique», et prend pour exemple les pouvoirs publics, en France notamment, la Commission européenne, ou le Luxembourg qui élaborent «des définitions, des méthodes et des normes sur des thèmes comme le changement climatique et les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)». Concrètement, l’ASA - comme le département fédéral des finances d’ailleurs - apprécierait la mise en place d’une convention privée, plutôt qu’une loi. «Nous avons besoin d’un cadre de référence qui simplifie l’intégration des démarches d’investissement durable», a ainsi fait valoir Patrick Raaflaub. Des considérations qui visent en fait une «optimisation du rendement ajusté du risque. Notre engagement ne doit pas se cantonner aux placements, il peut aussi être étendu aux affaires de souscription», avance-t-il. D’après le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il faudrait des investissements annuels dans l’énergie de 2400 milliards de dollars entre aujourd’hui et 2035 pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius. Cela correspondrait à 3% des actifs des investisseurs. Actuellement, 23 000 milliards de dollars sont administrés dans le monde selon des critères durables, dont 12 000 milliards en Europe, expose Le Temps.